Le concept de négritude est associé aux noms de Léopold Sédar Senghor, le Sénégalais ou d’Aimé Césaire, le Martiniquais.
Peu, en revanche, se souviennent que ce courant littéraire et politique, principal mouvement d’émancipation des Noirs, a été initié par des femmes : les sœurs Nardal, Paulette et Jane en particulier.
Les sœurs Nardal, originaires de la Martinique, partent à Paris dans les années 20 afin de poursuivre des études littéraires à la Sorbonne.
Elles tiennent salon dans leur maison de Clamart où se côtoient Augusta Savage, Claude McKay, le couple Césaire, le politicien Félix Eboué, le jeune Senghor que Paulette Nardal fait inscrire à l’université mais aussi des artistes et de nombreux étudiants, néophytes militants des droits civiques.
Les sœurs et leurs invités célèbrent la culture noire, réfléchissent au sort des colonies et à la place des Noirs en Occident.

19 Octobre 1935 – Paulette Nardal (debout), Lucy (à gauche) et Jane (à droite) dans leur salon de Clamart. (source Bernard MICHEL)
Si elle admettait qu’ils avaient exprimé avec «beaucoup plus d’étincelles» les idées qu’elle et Jane «brandissaient», Paulette Nardal reprochera cependant longtemps aux hommes de la négritude d’en avoir éclipsé les femmes…