La famille Guggenheim
Meyer est le fondateur d’un empire industriel dont la fortune a permis à certains de ces enfants et petits-enfants de consacrer leur vie à l’art et au mécénat avec le succès que l’on connait.
Durant ses premières années, la vie de Meyer est difficile : le foyer connait la pauvreté, et les humiliations diverses sont légion. Lorsque sa mère tombe malade puis meurt, son père est placé sous tutelle et la fratrie est divisée, au grand regret de Meyer.
En 1847, à l’âge de 19 ans, il part tenter sa chance aux Etats-Unis. Il arrive à Philadelphie, vit dans un premier temps de colportages puis décide de commercialiser dans le nouveau monde la fameuse broderie de Saint-Gall.

Peggy est douée, elle sait détecter les vrais talents parmi les artistes qu’elle fréquente. En véritable boulimique de l’art, elle achète énormément à des artistes encore méconnus et pour des sommes qui, aujourd’hui, feraient sourire.
Elle fuit la seconde guerre mondiale en se réfugiant aux Etats-Unis, accompagnée d’artistes qu’elle aide financièrement à faire le voyage et à poursuivre leurs activités à New York.
En 1952, le musée Peggy Guggenheim ouvrira ses portes dans un palais vénitien.

La fondation Guggenheim
En 1937, Solomon créé la fondation Guggenheim à New York. Avec sa conseillère artistique, la peintre allemande Hilla Rebay, il a pour objectif de « promouvoir, encourager et éduquer dans le domaine de l’art et éclairer le public ».
A sa mort en 1979, c’est à la fondation que Peggy lègue ses œuvres cubistes (Picasso, Braque), surréalistes (Dalí, Ernst, Miró) et abstraites (Pollock, Gorky) ainsi que son musée de Venise.

La fondation gère aujourd’hui l’ensemble des musées Guggenheim du monde (Bilbao, Venise).
Le premier musée de la fondation voit le jour, l’année de sa création, à Midtown Manhattan. Le « Museum of Non-Objective Painting » abrite la collection de peinture non-figurative que possède Solomon.
Derrière ce terme se cache un courant d’art moderne et contemporain né au début des années 1940. Les œuvres exposées dans le musée datent de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle.

Ce musée se tenant dans un immeuble loué, la fondation envisage rapidement, dans les années 1940, de construire un bâtiment dédié et élaboré pour et autour de la collection. C’est l’architecte Frank Lloyd Wright qui est choisi pour relever le défi.
Mais cela prend du temps. Il faudra à Wright 15 ans, 700 croquis et six groupes de travail pour créer le musée
Solomon décède en 1949, Frank Lloyd Wright en mars 1959.
Le musée Solomon R. Guggenheim
L’architecture
Son aspect extérieur surprend : sa base est plus étroite que son sommet , évoquant une tasse à café géante. Peggy Guggenheim, de retour à New-York pour l’inauguration du musée, ne l’aime pas : elle estime que sa situation entre de hauts bâtiments ne le met pas en valeur, elle lui trouve des allures de grand parking couvert et l’affuble du surnom de « garage ». Quoi qu’il en soit, c’est un ouvrage remarquable qui a rejoint, en 2015, la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Car en fait, la réelle déception de Peggy n’est pas l’apparence du musée mais plutôt ce que l’art contemporain est en train de devenir, à savoir une valeur placement pour de riches individus qui achètent une œuvre par téléphone sans l’avoir jamais vue. Selon Peggy Guggenheim, cette attitude condamne l’art. L’homme ou la femme riche a un rôle de mécène à jouer au sens noble du terme, à savoir aider les talents à éclore, susciter des découvertes et des prises de conscience.

Cela dit, cette conception architecturale n’a pas fait l’unanimité parmi les artistes de l’époque. Certains craignaient que le plan incliné de la rampe curviligne du musée nuise à une bonne contemplation des œuvres d’art exposées, n’appréciaient pas les effets de la source unique de lumière et souhaitaient que le projet soit reconsidéré.
La Collection Guggenheim

Parmi les collections permanentes se trouve, au troisième étage la Collection Guggenheim, créée par Solomon. Marc Chagall, Pablo Picasso, Vasily Kandinsky et Piet Mondrian en sont les artistes phares. La collection présente également une gamme d’œuvres d’art d’Europe et de Russie, de la deuxième décennie du 20e siècle ainsi que des sculptures de Constantin Brâncuși.
La Collection Thannhauser
Le niveau en dessous accueille la Collection Thannhauser, du nom de marchands d’art allemands du début du XXe siècle, et présente, entre autres, des tableaux de Pablo Picasso, Paul Cézanne, Georges Braque et Vincent Van Gogh. Réputés pour leur connaissance de l’art moderne et leur flair de dénicheur de talents, ils étaient amis avec les Guggenheim et ont offert pas moins de 70 œuvres au musée.

La Collection Kandinsky
Vient ensuite la Collection Vasily Kandinsky, avec plus de 100 peintures et 60 œuvres sur papier du maître. Il s’agit de la plus grande collection au monde.
