Végans contre carnivores, le débat fait rage. Cela n’est certes pas nouveau mais le contexte de dérèglement climatique que nous connaissons en fait plus que jamais un sujet d’actualité.

L’objectif de cet article n’est pas de faire du prosélytisme ni de convaincre quiconque d’adopter une mode de vie qui ne lui correspond pas (encore 😉 mais simplement de lister quelques clichés auxquels il est temps de tordre le cou.

Qu’est-ce que ça mange un végétarien ?

Un végétarien mange beaucoup de choses, et pas uniquement des plats préparés (à base de soja ou autre, nous en reparlerons ultérieurement).Son assiette peut être garnie avec des tomates, des courgettes, des aubergines, des poivrons, du chou-fleur, des haricots, de lentilles, des carottes de toutes les couleurs, des poireaux, des pois-chiche, des courges de toutes sortes, des potirons, des avocats, des épinards, des brocolis…mais aussi des cacahuètes, des noix, de noix de coco, des noix de cajou, des noisettes,des raisins secs…et bien sûr des pommes, des poires, des bananes, des oranges, des fraises,des myrtilles, des ananas, du melon, des oranges…ah oui, également du riz, des pâtes, du sarrazin, du quinoa, du boulghour…
….et même avec des frites !

Enfin, fromage et yaourts (à base de lait végétal pour les végans) peuvent compléter le repas.

Cela en fait du choix, non ?

Ben oui mais c’est triste…

L’omnivore choisit d’abord la viande qu’il veut manger, le légume vient après car il n’est qu’un accompagnement. Il pense donc couramment que renoncer à manger de la viande signifie se retrouver devant une assiette de riz au beurre ou de petits pois fraîchement sortis de leur boite !
Que nenni…

Le végétarien combine les légumes, céréales, épices pour préparer des menus colorés et variés.

Une assiette de végétarien est toujours gaie et riche en saveurs.

Si vous souhaitez en avoir un léger aperçu -> Qu’est-ce qu’on mange ?

Il faut manger de tout (sous-entendu de la viande) pour ne pas être carencé !

Eh bien parlons-en !
Savez-vous que la viande de bœuf contient, selon les morceaux, entre 18 et 30 g de protéines (pour 100 g)
A titre de comparaison, les lentilles en contiennent 24,6 g, les pois cassés 23,8 g et les pis chiches  20,5 grammes
Si vous ajoutez à votre repas qq graines de lupin à 36,2 g de protéines/100 g, l’AJR de protéines sera largement couvert.

En outre, ce sont les légumes, fruits frais, légumineuses, céréales complètes qui apportent au corps vitamines, antioxydants, minéraux, fibres…indispensables à notre équilibre nutritionnel. L’excès de viande, en revanche, est néfaste puisqu’il s’agit, selon l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) d’un aliment à risque.

Enfin, s’il est vrai que le fer végétal est plus difficilement assimilé que le fer animal, il existe suffisamment de sources de fer végétal, telles que les pois chiches, les épinards, et le brocoli pour éviter tout manque de ce côté là.

Bref, les seuls risques de carences possibles dans le cadre d’un régime végétarien sont celles en iode et en vitamine B12.

C’est la culture intensive du soja qui détruit l’environnement

La culture de soja est, malheureusement, responsable d’une grande partie de la déforestation de la forêt amazonienne, au Brésil notamment, où la surface dédiée à sa culture a quadruplé au cours des quarante dernières années.

En outre, les cultivateurs de soja ne lésinent pas sur les pesticides, dont le fameux glyphosate, qui contaminent les sols et les cours d’eau, générant des problèmes sanitaires chez les autochtones.

Enfin, la majorité de la production mondiale de soja est issue d’OGM, dont on doute désormais sérieusement de l’innocuité sur la santé humaine mais également sur l’écosystème.

Certes, le soja est traditionnellement associé à l’alimentation des végétariens…Et il est vrai que cette légumineuse, donc de la même famille que les lentilles, les fèves ou les pois, aujourd’hui déclinée sous diverses formes (fèves, germes, huile, tofu, yaourt, lait, farine, fermenté) peut constituer un apport substantiel de protéines.

Mais n’oublions pas qu’une part importante du soja cultivé dans le monde est destinée à l’alimentation animale.

L’industrie agroalimentaire quant à elle utilise largement l’huile de soja, peu chère, dans de nombreux produits transformés (plats préparés, sauces, biscuits, etc.).

Les végétariens ne sont donc pas les seuls consommateurs de soja, loin s’en faut. Son utilisation massive à la fois pour l’alimentation des animaux mais aussi par l’industrie agro-alimentaire dans de nombreux produits transformés rend le monde entier responsable des dégâts générés par sa culture intensive.

Si on ne mange plus de viande, les animaux domestiques vont disparaître

Quelle vie offrons nous aux animaux que nous condamnons à rester prisonniers quelques mois d’une étable insalubre ou d’une cage plus qu’exigüe (l’élevage intensif, je le rappelle, concerne 8 animaux sur 10) ? Pourquoi faire naître un veau si c’est pour l’enlever à sa mère dans les 24h qui suivent sa naissance ?

Les veaux, les cochons sont abattus à 6 mois alors que leur espérance de vie peut atteindre 20 ans. Quant aux poulets, ils ne vivent en moyenne que 35 jours !

En France, ce sont près de 1,1 milliard d’animaux qui sont abattus chaque année pour satisfaire notre consommation, notamment de viande.

Dans le monde, on tue 183 animaux par an et par habitant.

Nous ne faisons naître les animaux domestiques que pour les tuer très rapidement. Donc, soyons honnêtes, la pérennité des espèces n’a rien à voir avec cela.

Il est vrai que que l’Homme a exercé une sélection sur de nombreuses espèces (vaches, moutons, volaille etc.) qui les a rendues complètement incapables de survivre à l’état sauvage. Il est possible que ces espèces, qui sont en quelque sort des chimères créées de toutes pièces par un humain démiurge, risquent de s’éteindre. Mais cette croyance que les animaux domestiques disparaitraient dans une humanité entièrement végétarienne est un concept anthropocentré oublieux de la puissance de la nature et des capacités d’adaptation et d’évolution des espèces. Certaines disparaîtront, probablement, mais d’autres sauront survivre.

Connaissez-vous les burros ? Ce sont des ânes qui ont été acclimatés dans les plaines du sud des Etats-Unis par les premiers colons espagnols. Les chercheurs d’or les ont utilisés lors de leur fameuse conquête. Puis, les filons se sont épuisés, les hommes sont rentrés, les ânes ont été abandonnés et sont retournés à l’état sauvage. Aujourd’hui, ils sont toujours vivants et s’épanouissent en Arizona.

Manger de la viande, c’est la nature de l’homme

Ah, l’imparable argument de la nature de l’homme…

Est-ce la nature de l’homme de regarder la télévision ? de passer des heures sur son smartphone ? Cela fait bien longtemps que nos sociétés occidentales ne mangent plus uniquement pour se nourrir et ne s’habillent plus uniquement pour avoir chaud !

Qu’y a-t-il de naturel dans l’élevage des dindes aux Etats-Unis par exemple ? Le poids de ces pauvre animaux a doublé en 50 ans. A coups de sélection génétique, l’homme en a fait un monstre si lourd et si peu mobile qu’il est incapable de se reproduire naturellement.

Il y a quelques millénaires, l’homme était chasseur-cueilleur puis il est devenu agriculteur.

La nature de l’homme n’est pas d’être carnivore, omnivore ou végétarien, la nature de l’homme est plutôt d’être opportuniste et sa force est de savoir s’adapter à l’environnement qui l’entoure et à ce qu’il a à disposition en termes de ressources et de moyens.

Bref …

La querelle végétariens-végans vs amnivores-carnivores n’est pas récente. Les pythagoriciens condamnaient déjà la consommation de viande lorsque les stoïciens enseignaient que les bêtes n’existaient que pour satisfaire notre belle espèce. Et c’est certainement dans ce dernier point qu’est le coeur du débat…

Quelle que soit notre sensibilité, n’oublions pas que nous ne sommes pas les maîtres du monde mais juste un simple maillon d’une immense chaîne. Et nous n’avons aucun droit mais beaucoup de devoirs envers les autres espèces animales et végétales qui peuplent notre terre.