Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, prix Pulitzer 1961, est un mystère dans la carrière de Nelle Harper Lee.

Il s’agit en effet de son premier livre et, surtout, de son unique chef d’œuvre. Bon, je vous accorde que le propre d’un chef d’œuvre est de ne pas pouvoir être fabriqué à la chaine et que le succès de ce livre a été tel (40 millions d’exemplaires dans le monde) que la jeune Nelle Harper a peut-être dû se sentir phagocytée par cette soudaine et étouffante reconnaissance.

Il faudra attendre 50 ans avant de voir publié Va et poste une sentinelle , ce deuxième roman tant attendu, où l’on retrouve certains des protagonistes de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur.
La trame
Scout est un garçon manqué, elevé par son père, avocat de métier, pétri de sagesse et de bon sens, et par Calpurnia, domestique noire bienveillante et aimante. Le passe-temps préféré de la petite fille consiste à grimper aux arbres et à inventer avec son frère et leur ami commun des histoires.
Les jours et les semaines s’enchaînent, remplis d’insouciance, jusqu’à ce qu’Atticus soit nommé avocat d’office d’un homme noir accusé du viol d’une femme blanche, déchainant les passions en ville, brisant le calme apparent de la communauté et mettant les enfants face aux parts d’ombre des adultes.

Gregory Peck (Atticus Finch) et Brock Peters (Tom Robinson) dans le film To Kill a Mockingbird (Universal-1962)
Alors ?
Le livre est une dénonciation manifeste du racisme et des injustices flagrantes dont est victime la population noire américaine . Il a été publié en 1960, donc à une époque où le système ségrégationniste était encore très présent, notamment dans les états du sud des Etats-Unis. La réussite de Harper Lee consiste à avoir confié la narration de cette histoire à Scout, petite fille innocente donc sans parti pris, qui découvre les inégalités qui l’entourent, les incohérences dans le comportement des adultes et dans la façon de considérer et traiter les uns ou les autres.